[3 anecdotes rigolotes] du monde de la finance
Bienvenue dans le monde de la finance, où l'argent et l'humour se rencontrent parfois de manière inattendue. Dans cet article, nous allons partager avec vous trois anecdotes rigolotes issues du monde de la finance. Préparez-vous à être divertis par ces histoires amusantes qui révèlent l'aspect surprenant et parfois loufoque de ce domaine.
1. "Le krach des tulipes"
Bien avant la crise économique de 1929, l'amour des Néerlandais pour les tulipes avait causé l'éclatement d'une "bulle" spéculative sur les prix de ces fleurs.
En effet, beaucoup de personnes associent le premier krach boursier à la crise économique de 1929, mais le premier de ces phénomènes financiers catastrophiques est bien plus ancien. Il faut remonter en 1637 aux Pays-Bas, et c'était à cause d'une fleur. Au XVIe siècle, un ambassadeur hollandais découvre la tulipe à Constantinople et envoie des bulbes aux Pays-Bas. Sur-place, le succès est immédiat.
Une fleur victime de son succès !
À l'époque, Amsterdam est la première place financière d'Europe, et peu à peu, le prix des tulipes s'envolent. En 1630, certaines variétés s'échangent pour quinze fois le salaire annuel d'un artisan. Entre 1634 et 1637, le prix des bulbes augmente de 5 900% ! Cette spéculation folle provenait du fait que les commandes étaient passées en automne, alors que le règlement intervenait au printemps au moment où les bulbes sont plantés.
À l'automne 1636, une loi va tout faire basculer. Elle stipule que les contrats ne doivent plus inclure une obligation d'achat. Conséquence : les acheteurs en profitent pour affluer sur le marché. Le 6 février 1637, le marché se retourne, le cours s'effondre brutalement et de nombreux spéculateurs se retrouvent ruinés. Mais les conséquences n'ont pas été trop graves pour l'économie, et la passion des hollandais pour les tulipes est restée intacte.
Cet événement est connu sous le nom de "krach des tulipes" et reste l'un des exemples les plus célèbres de spéculation excessive.
2. Les animaux de la finance
Avez-vous entendu parler de la dernière licorne française, des faucons de la banque centrale américaine ou encore du rhinocéros gris en Chine ?
La finance est un domaine qui aime emprunter des noms d’animaux pour décrire des situations, des évènements ou même des perspectives économiques. Ces expressions, souvent déroutantes pour ceux qui ne sont pas familiers du jargon financier, sont empruntées au règne animal, parfois même à des créatures imaginaires comme la licorne.
Afin de démystifier ce bestiaire de la finance, nous vous proposons de découvrir quelques animaux sous un nouvel angle :
- Le cygne noir, pour un événement improbable avec un fort impact. Un krach boursier ou l'invention d'internet peuvent par exemple être considérés comme des cygnes noirs. La théorie vient du fait que les cygnes sont généralement blancs et que les premiers Européens à découvrir l'Australie furent surpris par la présence de cygnes noirs. Voir une multitude de cygnes blancs ne permet pas d'affirmer que tous les cygnes sont blancs, voir un seul cygne noir invalidant le postulat selon lequel ils sont tous blancs, explique Nassim Nicholas Taleb.
- Le rhinocéros gris, pour une grande menace, néanmoins négligée. Phénomène exposé par l'auteure américaine Michele Wucker au forum de Davos, en 2013, le rhinocéros gris désigne une menace très probable pour l'économie et les marchés, à fort impact mais néanmoins négligée. Plutôt qu'un cygne noir, certains voient dans le Covid-19 un rhinocéros gris, dans la mesure où le risque de pandémie était connu avant que la crise sanitaire n'éclate.
Votre curiosité fait un véritable "saut de tigre" !
- Le "bear market" désigne un marché avec des cours évoluant globalement à la baisse. Ce recours à la métaphore de l'ours vient du fait que lorsque le mammifère attaque, il donne des coups du haut vers le bas, à l'inverse du taureau...
- Le "bull market" décrit un marché avec des cours en hausse sur une période prolongée, tout simplement parce que le taureau charge en donnant des coups de cornes du bas vers le haut.
- Le faucon, pour un banquier central favorable à des taux élevés limitant l'inflation. L'oiseau de proie est réputé pour ses qualités de prédateur et son image est prêtée aux acteurs les plus bellicistes du marché, quand les colombes désignent les plus conciliants. Les faucons sont favorables à des politiques monétaires plus strictes et prennent position pour des taux d'intérêts plus élevés afin de conserver le contrôle sur la hausse des prix, quitte à prendre le risque de conséquences négatives sur la croissance.
- La colombe, pour un banquier central favorable à une politique monétaire accommodante avec des taux bas. À l'opposé des faucons, se trouvent les colombes, pour décrire les banquiers centraux partisans d'une politique monétaire plus accommodante, moins focalisée sur le niveau de l'inflation, privilégiant plutôt la croissance et l'emploi.
- La baleine, pour un propriétaire d'une énorme quantité d'actifs financiers, pesant sur le marché. L'image de la baleine, plus grand et plus lourd mammifère au monde, sert à illustrer le poids que représente une personne sur le marché en raison de la quantité énorme d'actifs qu'elle détient et de son très gros portefeuille. En 2012, le trader Bruno Michel Iksil avait été surnommé la "baleine de Londres", en raison des immenses sommes qu'il avait investies au nom de JP Morgan Chase dans la capitale britannique.
- La licorne, pour désigner une jeune entreprise tech dont la valeur dépasse un milliard de dollars. Le secteur des nouvelles technologies s'est approprié l'image de la créature légendaire depuis 2013, quand une spécialiste américaine du capital-risque, Aileen Lee, diplômée du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a écrit un article intitulé "Bienvenue au club des licornes : apprendre des startups milliardaires", publié sur TechCrunch.
Quand le prix des pizzas suit le cours du marché !
3. Bitcoin et pizza
Cette anecdote peut certainement vous faire sourire si vous la découvrez aujourd’hui. Le 22 mai 2010, un homme a dépensé 10 000 bitcoins, équivalent actuellement à environ 284 millions d’euros, pour acheter deux pizzas. Cependant, pour comprendre pleinement cette histoire, il est important de la replacer dans son contexte. À cette époque, le Bitcoin n’avait qu’un an d’existence, et bien qu’il suscitait de l’intérêt chez les passionnés de technologie, personne ne l’avait encore utilisé pour acheter un bien réel. La valeur d’un Bitcoin était alors d’environ 0,003 à 0,004 dollar, et bien que beaucoup entrevoient son potentiel, peu osaient franchir le pas. C’est à ce moment-là que Laszlo Hanyecz, un développeur américain de 32 ans, a décidé de faire une proposition sur le forum spécialisé Bitcoin Talk :
"J’accepte de payer 10.000 bitcoins pour des pizzas, disons deux grandes pizzas, pour qu'il m'en reste pour le lendemain. J'aime avoir des restes de pizzas pour plus tard. Vous pouvez faire les pizzas vous-même et me les apporter, ou bien les commander pour moi dans une boutique. Ce que je veux, c'est simplement me faire livrer à manger en échange de bitcoins (...) Si vous êtes intéressé, faites le moi savoir pour que nous nous mettions d’accord."
Quatre jours après, il remercie un utilisateur britannique qui a réussi à commander et à lui faire livrer deux pizzas par téléphone au restaurant Papa John de Jacksonville (Floride), la ville où réside Laszlo Hanyecz. Il publie une photo (ci-dessus) à l’appui.
À peine trois mois plus tard, en août 2010, un internaute lui fait remarquer sur Bitcoin Talk que ses pizzas sont désormais évaluées à 600 dollars. D’autres lui demandent ironiquement si son offre tient toujours. Laszlo Hanyecz écrit alors :
"Eh bien, je ne m’attendais pas à ce que cette initiative devienne aussi populaire mais je ne peux plus me permettre de le refaire. Je ne suis plus capable de générer des milliers de bitcoins par jour. Merci à tous ceux qui m’ont acheté des pizzas, mais je préfère garder mes bitcoins pour le moment."
En novembre 2010, alors que le cours de la cryptomonnaie continue de grimper, un internaute lui demande ce que ça fait d’avoir dégusté des pizzas cotées à 2 600 dollars. Et ainsi de suite…
Avec Yaca, le monde de la finance devient plus sympa !